Le Syli national de Guinée ne prendra pas part à la prochaine CAN qui aura lieu au royaume chérifien en fin d’année 2025. Quel coup de massue sur nos têtes ! Quel uppercut subi par les guinéens et les millions de supporters du Syli et de Sehrou Guirassy, nominé parmi les (5) prétendants au ballon d’or.
Pour aborder ce sujet, il serait intéressant de se focaliser sur ce match du 19 novembre qui a opposé la Guinée à la Tanzanie.
Comment la CAF a préparée l’élimination du Syli national !
L’heure du match avait été fixée à 19h, heure locale par la CAF à Dar Salam et contre toute attente l’instance africaine du football est revenue sur sa décision en argumentant que le stade tanzanien avait des problèmes d’éclairage, de projecteurs. L’heure du match a été ramenée à 16h, heure locale en Tanzanie par la même CAF. Cette décision contestable a amené la fédération guinéenne de football a réagir en expédiant une réserve à la CAF qui sera aussitôt rejetée.
Quelle perplexité !
Comment un stade homologué par la CAF peut avoir un problème d’éclairage ? Si c’était le cas, la CAF n’avait aucun droit d’organiser un match sur ce terrain qui ne remplissait pas tous les critères d’éligibilité d’un stade homologué. Il devrait, en principe, être or
La rentrée du défenseur tanzanien au cours du match, Ibrahima avec le dossard 26, alors que sur la feuille du match il avait le numéro 24, élimine automatiquement le vainqueur du jour. Les fautes administratives sont lourdement sanctionnées par la CAF. Selon le règlement de l’Institution, l’équipe fautive est non seulement éliminée de la prochaine CAN, mais elle peut ne pas participer à deux autres CAN.
Si le règlement est appliqué conformément aux statuts et règlements de la CAF, la Tanzanie perd sa victoire pour faute administrative. En mettant un accent sur l’arbitrage, pourquoi la CAF n’a pas choisi des sifflets maghrébins, notamment égyptiens qui sont généralement incorruptibles et très appréciés sur le continent. Comme c’était le cas lors du match Guinée-RD Congo, le 16 novembre dernier à Abidjan. À mon avis, la CAF avait tout calculée et préparée minutieusement l’échec du Syli pour l’empêcher la Guinée d’aller au rendez-vous marocain.
La responsabilité de l’état guinéen est avérée dans l’élimination du Syli national.
Le dernier match du Syli national à Conakry remonte en 2021 où la Guinée avait battue la Namibie pour se qualifier à la CAN camerounaise. Depuis cette date jusqu’à la publication de cet article, la République de Guinée, indépendante depuis 65 ans, est incapable de rénover et d’agrandir les stades du 28 septembre et de Nongo. Les deux grands stades que le pays disposent. Contrairement au Mali qui a quatre (4) stades homologués, la Côte d’Ivoire, six (6), le Nigeria (2).
Durant deux ans, les stades de Nongo et du 28 septembre sont toujours chantiers. Deux ans de manque de financement par la faute d’un Etat qui met un budget insuffisant de 129 milliards GNF à la disposition du ministère des Sports, alors qu’il devrait payer 590 milliards GNF préalablement sollicité par le ministère de tutelle, suite à un appel d’offres international lancé pour recruter trois (3) sociétés adjucatrices afin de réaliser et finaliser ces stades. L’une, éthiopienne, pour faire la tribune du stade de Nongo, l’autre italienne, spécialisée dans la mise en place d’une pelouse certifiée par la CAF et troisième société Guicopress chargée d’agrandir les tribunes du 28 septembre jusqu’à 40 mille places assises et faire la cour.
En effet, la société italienne est chargée de faire uniquement les deux pelouses, celle de Nongo et du 28 septembre.
Des pays de la sous région ayant des stades homologués
Les pays de l’Afrique occidentale, ayant fourni énormément d’efforts pour satisfaire leurs populations et les fans du cuir rond, figurent la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Liberia, la Guinée Bissau, la Mauritanie, le Nigeria… La Guinée, elle, manque simplement de volonté politique de la plus haute autorité. Le sport est relégué aux calendes grecques en Guinée depuis plusieurs années, avec un budget annuel insignifiant, très bas… que gère le ministère des Sports.
Comment peut-on comprendre qu’un stade de 55 mille places assises offerts à la Guinée depuis 2007, celui de Nongo, soit jusqu’à nos jours, en chantier éternellement ?
C’est inadmissible et révoltant de voir nos autorités abandonnées le public sportif guinéen à son sort, suivre les matchs du Syli national depuis trois (3) ans maintenant à l’étranger, notamment à Abidjan. Il a fallu l’élimination du Syli national à la prochaine CAN au Maroc, pour qu’on se réveille et qu’on y pense.
Certes il y a eu des erreurs du choix des entraîneurs par la fédération guinéenne de football, après le limogeage de Kaba Diawara, mais la cause profonde de l’élimination du Syli national incombe largement à l’Etat guinéen.
Vivement l’homologation de nos stades par la CAF.
Dbeck, journaliste