Pendant toute la durée des Jeux olympiques de Paris, RFI vous emmène à la rencontre de journalistes africains de passage en France pour couvrir l’événement. Regroupés dans le cadre du projet Paris Médias 2024 de CFI (Canal France International), au sein d’une rédaction éphémère, ils sont une quinzaine à produire des articles et sujets à destination de plus de 270 médias africains et commentent comment ils perçoivent la France et sa capitale à l’heure olympique, parfois avec ironie, mordant ou étonnement. Dans cet onzième épisode de la série, la journaliste guinéenne Salématou Sylla nous parle du soutien qu’elle a apporté aux athlètes de son pays.
Dans un hôtel près de l’aéroport de Roissy, nous retrouvons Salématou Sylla durant son jour de repos. Submergée par le travail, elle n’a pas eu l’occasion de découvrir Paris. Malgré tout, elle est fière de se rendre quasi quotidiennement à la station Afrique ou se trouvent les bureaux de la rédaction éphémère de Canal France Internationale. Fondatrice du site podium224 axé sur le sport et la culture en Guinée, elle est aussi fière de pouvoir montrer que des femmes africaines peuvent réussir dans le journalisme sportif. « Je fais partie de ces femmes qui pensent qu’être femme ça ne veut pas dire que tu ne peux pas réussir. Je fais partie de cette catégorie de femme. C’est vrai, j’ai eu beaucoup de coups et on continue encore à supporter les coups, mais on ne baisse pas les bras, on s’est fixé des objectifs. On se dit vaille que vaille si Dieu le veut bien, on va les atteindre. On s’en fout de ce que les gens pensent et nous, on va atteindre la cible, et la cible, c’est nos objectifs », dit-elle.
Un soutien inébranlable aux athlètes féminines
Ce message de courage, d’indépendance et d’abnégation, elle le transmet aux athlètes féminines de son pays. Cinq étaient présentes pour ses olympiades. En athlétisme, au judo, en natation et au tir à l’arc. L’archère Fatoumata Sylla championne d’Afrique de sa discipline participait à ses premiers Jeux à 23 ans et Salématou a noué une forte relation avec elle. « Ces derniers temps, j’étais très très proche avec Fatoumata bien qu’on ne se voit pas physiquement, on était toujours au téléphone pendant qu’elle se trouvait du côté de la Suisse. Elle avait bénéficié d’une bourse Olympique qui l’a conduite à Lausanne pour ses préparatifs donc de là, on communiquait beaucoup beaucoup, on communiquait sur pleins de choses. Et même la veille de la compétition, on échange; « tu peux le faire », on les met en confiance », explique-t-elle.
Le rôle crucial du soutien moral
Bien que journaliste, Salématou Sylla est la première supportrice des sportives de la délégation guinéenne. Loin de chez eux, et de leurs proches, les athlètes peuvent se sentir décontenancés. Un soutien psychologique peut s’avérer précieux. Que ce soit dans la victoire ou la défaite. « La plupart, quand ils sont éliminés, cherchent à partir directement pour oublier ce qui s’est passé. Quand il y a la contre-performance, c’est difficile pour beaucoup. Moi, je trouve que c’était important parfois de laisser ce côté journalistique et d’être une grande sœur, mais aussi une guinéenne, parce qu’elles représentent aussi le tricolore guinéen donc dans ce cas de figure-là, il faut être là, essayer de leur remonter le moral pour ne pas qu’elles se renferment sur elles-mêmes ».
Même si elle a pris ce rôle à bras-le-corps, Salématou Sylla milite pour que les sportifs bénéficient d’un véritable suivi psychologique, notamment dans les sports individuels. C’est son autre combat après celui pour une meilleure représentation des femmes dans le journalisme sportif
Source : rfi.fr

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici