Le 7 octobre, contre toute attente, la FIFA a nommé Sory Doumbouya, président intérimaire de la Féguifoot, à la Commission des compétitions masculines de jeunes, et Mamadou Barry, vice-président, à celle du football olympique. Deux postes prestigieux, qui devraient incarner compétence et mérite. Pourtant, en Guinée, ces nominations font l’objet d’une vive controverse.
Des nominations qui interrogent:
Dans un pays où le football traverse une crise profonde administrative, financière et morale, ces choix apparaissent comme une provocation. Comment expliquer que des dirigeants contestés, issus d’un Comex partiellement annulé, soient propulsés sur la scène internationale ?
« On assiste aujourd’hui à des nominations fantaisistes faites par copinage, non pas sur la base du mérite ou de l’expérience, mais pour des raisons obscures », dénonce Abdoul Karim Bangoura (AKB), ancien international guinéen.
« Quels sont les résultats de ces personnes dans notre football national ou international ? Qu’ont-elles prouvé ? », s’interroge-t-il encore.
Le paradoxe guinéen:
Depuis plus de huit mois, la Féguifoot est en panne. Le football national est à l’arrêt, les clubs souffrent, les compétitions stagnent. Et pourtant, ceux qui n’ont pas su gérer localement sont aujourd’hui censés représenter la Guinée à la FIFA. Un non-sens, selon de nombreux observateurs.
« Le football guinéen est à reconstruire. Il est miné par des querelles de personnes, une centralisation excessive et un cruel manque de moyens », a déclaré le ministre des Sports, Kéamou Bogola Haba, lors de l’Assemblée générale de la Féguifoot.
« Le Comité exécutif doit arrêter de perdre du temps à débattre de qui sera vice-président ou président. Concentrez-vous sur les vrais défis », a-t-il martelé.
Ce que cela révèle:
Ces nominations posent une question
plus large : la FIFA et la CAF respectent-elles encore les fédérations nationales ? En soutenant des structures contestées, elles semblent ignorer les textes et les principes qui régissent le football. Le cas guinéen en est une illustration flagrante.
« Il y avait 4 à 5 groupes depuis dix ans qui faisaient la guerre. Quand l’un arrive, les autres le combattent. C’est une gouvernance par clans, pas par vision », a dénoncé Bogola Haba, soulignant l’urgence d’une réforme profonde.
À bas la promotion dans la médiocrité. Vive la compétence, l’intégrité et le respect des règles !
Banf



