À l’heure où nous rédigeons ces lignes, la Fédération guinéenne de boxe se trouve sans direction. Une crise persistante secoue l’institution depuis plusieurs mois. Une écrasante majorité des clubs membres statutaires (13/14) a désavoué le président Alpha Amadou Baldé, invoquant des motifs jugés inappropriés au regard des statuts et règlements intérieurs de la fédération. Cette situation a conduit à la mise en place d’un bureau provisoire chargé d’assurer la gestion des affaires courantes en attendant l’organisation d’élections transparentes et crédibles, acceptées par toutes les parties prenantes.

Le camp opposé au président sortant a saisi le ministère de tutelle, en l’occurrence le ministère de la Jeunesse et des Sports, dirigé par M. Kéamou Bogola Haba. L’affaire a été confiée à la Direction nationale des activités physiques et sportives pour éclaircir la situation en toute impartialité. Cependant, contre toute attente, le camp contesté  a été reçu par le ministre Bogola en compagnie du président controversé de la Confédération africaine de boxe, l’Éthiopien Eyassu Wossen.

Cette rencontre a suscité de vives critiques. Certains y voient une prise de position partiale du ministre, voire une ingérence dans le dossier. Pour d’autres, le ministre aurait dû profiter de la présence du président de la Confédération africaine pour jouer un rôle de médiateur et rassembler les deux parties. Cette initiative a renforcé le mécontentement du camp opposé à Alpha Amadou  Baldé. Plus grave encore, depuis cette audience, ni le ministre ni la direction technique n’ont pris de mesures concrètes pour relancer le dossier et résoudre le conflit qui paralyse la fédération.

Pendant ce temps, le président contesté, Alpha Amadou Baldé, continue d’être présent à divers événements organisés par le ministère des Sports, tandis que les représentants de la majorité des clubs membres statutaires se sentent délaissés, sans aucun contact ni dialogue avec les autorités. Le silence du ministre face à cette crise qui affecte profondément la boxe guinéenne interroge et inquiète.

Face à cette situation, de nombreux observateurs pointent du doigt l’impartialité et l’inaction du ministre Kéamou Bogola Haba. Ils appellent ce dernier à intervenir directement, comme il l’a fait dans le passé pour résoudre la crise au sein de la Fédération guinéenne de basketball, afin de mettre fin à ce bras de fer et de permettre à la boxe guinéenne de retrouver son dynamisme. Il est essentiel que les responsabilités soient clarifiées et que la pratique de cette discipline reprenne son essor dans un climat apaisé.

Affaire à suivre…

Marif Youla