𝗚𝘂𝗶𝗻é𝗲 : 𝗰𝗵𝗿𝗼𝗻𝗶𝗾𝘂𝗲 𝗱’𝘂𝗻 é𝗰𝗵𝗲𝗰 𝗽𝗿𝗼𝗴𝗿𝗮𝗺𝗺e 𝗱𝗮𝗻𝘀 𝗹𝗲 𝘀𝗽𝗼𝗿𝘁 𝗶𝗻𝘁𝗲𝗿𝗻𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻𝗮𝗹 !  ( Edito-Oumar Sampil ),  Expert en gouvernance du sport africain

(𝑪𝒓𝒊𝒔𝒆𝒔 𝒊𝒏𝒕𝒆𝒓𝒏𝒆𝒔, 𝒊𝒏𝒄𝒐𝒎𝒑é𝒕𝒆𝒏𝒄𝒆, 𝒈𝒐𝒖𝒗𝒆𝒓𝒏𝒂𝒏𝒄𝒆 𝒑𝒐𝒍𝒊𝒕𝒊𝒔é𝒆 : 𝒍𝒂 𝒗é𝒓𝒊𝒕é 𝒅𝒆𝒓𝒓𝒊è𝒓𝒆 𝒍𝒆𝒔 𝒄𝒐𝒏𝒕𝒓𝒆 𝒑𝒆𝒓𝒇𝒐𝒓𝒎𝒂𝒏𝒄𝒆𝒔)

Suite à non-participation du Syli National à la CAN 2025 et à l’approche des compétitions  internationales de cet été 2025 (Coupe d’Afrique de Handball, Coupe d’Afrique de Basketball, sports de combats), une question obsède l’opinion publique :

𝗣𝗼𝘂𝗿𝗾𝘂𝗼𝗶 𝗹𝗲𝘀 𝗲́𝗾𝘂𝗶𝗽𝗲𝘀 𝗻𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻𝗮𝗹𝗲𝘀 𝗴𝘂𝗶𝗻𝗲́𝗲𝗻𝗻𝗲𝘀 𝗲́𝗰𝗵𝗼𝘂𝗲𝗻𝘁-𝗲𝗹𝗹𝗲𝘀 𝗰𝗼𝗻𝘀𝘁𝗮𝗺𝗺𝗲𝗻𝘁 ?

Voici une lecture lucide, directe, mais nécessaire des causes profondes de ces échecs.

𝟭. 𝗗𝗲𝘀 𝗳𝗲́𝗱𝗲́𝗿𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻𝘀 𝗿𝗼𝗻𝗴𝗲́𝗲𝘀 𝗽𝗮𝗿 𝗱𝗲𝘀 𝗰𝗿𝗶𝘀𝗲𝘀 𝗶𝗻𝘁𝗲𝗿𝗻𝗲𝘀 !

La majorité des fédérations nationales guinéennes reposent sur des bases juridiques fragiles, voire inexistantes. Créées à l’origine par des passionnés sans cadre institutionnel, elles sont aujourd’hui inadaptées aux exigences du sport moderne. Deux visions s’y opposent constamment :

•Le “𝙨𝙥𝙤𝙧𝙩 𝙖𝙣𝙞𝙢𝙖𝙩𝙞𝙤𝙣”, une approche nostalgique  et désorganisée, tournée vers le passé.

•Le “𝙨𝙥𝙤𝙧𝙩 𝙥𝙚𝙧𝙛𝙤𝙧𝙢𝙖𝙣𝙘𝙚”, une vision exigeante tournée vers l’élite, la structuration et les standards internationaux

𝐂𝐨𝐧𝐬𝐞́𝐪𝐮𝐞𝐧𝐜𝐞 : Ces visions différentes  alimentent les conflits internes, favorisent la mise en place de directions illégitimes  et empêchent toute construction durable des fédérations sportives nationale .

𝟐. 𝐔𝐧 𝐝𝐞́𝐟𝐢𝐜𝐢𝐭 𝐜𝐫𝐢𝐚𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐜𝐨𝐦𝐩𝐞́𝐭𝐞𝐧𝐜𝐞𝐬 𝐡𝐮𝐦𝐚𝐢𝐧𝐞𝐬 !

Le sport est aujourd’hui un secteur professionnel qui exige des compétences précises : gestion, marketing, droit, gouvernance, performance.

Malheureusement en Guinée :

❌ Il n’existe aucune école de management du sport.

❌Les dirigeants sont souvent nommés sans formation, par affinité plus que par mérite.

❌80 % des employés de l’administration sportive guinéenne ne sont pas issus du secteur sportif. Ils ignorent ses besoins, ses logiques, ses exigences.

𝐂𝐨𝐧𝐬𝐞́𝐪𝐮𝐞𝐧𝐜𝐞 : Les décisions sont prises de manière empirique, sans planification stratégique, sans culture de la performance ni maîtrise des outils modernes de gestion (budgets, partenariats, indicateurs, compétitions).

𝟑. 𝐔𝐧𝐞 𝐠𝐨𝐮𝐯𝐞𝐫𝐧𝐚𝐧𝐜𝐞 𝐩𝐮𝐛𝐥𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐢𝐧𝐞𝐟𝐟𝐢𝐜𝐚𝐜𝐞 𝐞𝐭 𝐜𝐥𝐢𝐞𝐧𝐭𝐞́𝐥𝐢𝐬𝐭𝐞 !

L’État guinéen ne finance ni le sport local ni les compétitions nationales  ni la formation.  L’essentiel du budget est orienté vers les équipes nationales, uniquement en période de compétition internationale, à travers des ordres de mission avec frais .

A noter que  ces ordres de missions avec frais sont souvent distribués selon des critères d’intérêt personnel (réseautage, clientélisme, voyages, primes, gains politiques), plutôt que sur le mérite sportif.

𝐂𝐨𝐧𝐬𝐞́𝐪𝐮𝐞𝐧𝐜𝐞 :La performance devient secondaire. Le sport est vu comme une opportunité de voyage ou de prime, au lieu d’être un levier de transformation sociale et de développement national.

𝐂𝐎𝐍𝐂𝐋𝐔𝐒𝐈𝐎𝐍

Les échecs successifs des équipes nationales ne sont pas des accidents. Ils sont le fruit d’un système malade, désorganisé, dépassé.

Pour espérer des résultats durables, la Guinée a besoin de :

-Fédérations démocratiques, stables, modernisées

-Cadres compétents, issus du secteur, bien formés et responsabilisés

-Un ministère uniquement du sport tourné vers le développement local, la structuration, la formation, et non la gestion directe des équipes nationales .

A bon entendeur, Je n’écris pas pour plaire. Je n’écris pas pour condamner. J’écris pour construire.