La crise qui secoue actuellement la Fédération Guinéenne de Football (FGF) suscite de vives inquiétudes au sein de l’opinion publique et des milieux sportifs. À l’origine de cette tourmente, une réunion tenue récemment entre le ministre des Sports, Bogola Haba, le président Bouba Sampil, et sept membres du Comité Exécutif. Cette rencontre, censée apaiser les tensions, semble avoir, au contraire, jeté de l’huile sur le feu.

Si la révocation provisoire de Bouba Sampil a été évoquée, les interrogations portent désormais sur la solidité de l’équipe fédérale appelée à assurer l’intérim jusqu’à la prochaine Assemblée générale du 8 mai 2025, qui devra entériner ou rejeter cette décision.

Dans cette période transitoire, le premier vice-président Sorel Doumbouya assure l’intérim. Cependant, son parcours soulève des préoccupations parmi les observateurs, en raison de précédentes affaires judiciaires le concernant, notamment dans le cadre de la gestion de fonds publics. Certains estiment que cette situation pourrait nuire à la crédibilité de la Féguifoot et compliquer la gestion des financements venant d’organismes comme la FIFA et la CAF.

Quant au second vice-président, Mamadou  Barry, diplômé de l’ex-Union soviétique, il fait l’objet de critiques sur ses prises de parole publiques, jugées maladroites par certains acteurs du football local. Ses interventions médiatiques suscitent des interrogations sur sa capacité à représenter dignement le football guinéen à l’échelle internationale.

À titre de comparaison, plusieurs soutiens de Bouba Sampil rappellent le parcours de ce dernier : ancien cadre de la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG), dirigeant expérimenté de club, élu à la tête de la FGF en janvier 2024. Son éviction provisoire, selon ses partisans, apparaît comme un recul dans la gouvernance de la fédération.

En définitive, la Fédération Guinéenne de Football traverse une période charnière. La composition de l’équipe dirigeante actuelle suscite un débat légitime sur la compétence, la représentativité et la vision à long terme du football national. Plus que jamais, les décisions à venir détermineront le visage du football guinéen de demain.