La Fédération Guinéenne de Football (FGF) traverse une crise sans précédent, marquée par des luttes d’intérêts internes et une gestion chaotique sous la direction du président par intérim. Une maison autrefois porteuse d’espoir, devenue aujourd’hui comparable à un poisson pourri abandonné sur les quais de Conakry.
Depuis la suspension du président élu, Bouba Sampil, de nombreux Guinéens espéraient un changement radical, un renouveau salvateur, comme un but marqué à la 95e minute. Mais la réalité est tout autre. L’actuelle équipe dirigeante semble s’enliser dans une série de décisions malheureuses qui ternissent encore davantage l’image du football national.
Pour la première fois dans l’histoire de cette institution, les employés sont restés plusieurs semaines sans percevoir leurs salaires, jusqu’à la mi-juillet. Pire encore, l’équipe nationale n’a pas disputé les dernières dates FIFA, faute de moyens financiers. Le président intérimaire aurait même envisagé de solliciter la Banque Centrale pour des fonds, ignorant que la FGF n’y détient aucun compte officiel. Une illustration flagrante d’un manque de maîtrise des réalités administratives.
À cette mauvaise gestion s’ajoute une véritable chasse aux sorcières. Le secrétaire général adjoint, Aboubatri Touré, en a déjà fait les frais, accusé en interne de faire fuiter des informations. D’autres figures influentes de la maison seraient désormais dans le viseur : Mohamed Barry, vice-président chargé du football féminin, et même Ibrahima Blasco Barry, secrétaire général, pourtant jadis pilier stratégique du groupe.
Sur le plan des infrastructures, les projets initiés sous l’ère Bouba Sampil, notamment les travaux des stades de Mamou, Faranah et N’Zérékoré, sont désormais à l’arrêt. Le chantier de rénovation de la pelouse synthétique du centre technique national a également été abandonné. Rien ne semble plus compter que les murs de l’immeuble de Tèmènètaye, siège de la FGF.
Dans cette atmosphère délétère, où règlements de comptes et ambition personnelle dictent l’agenda, le football guinéen est le grand perdant. Il est désormais urgent de faire cesser cette « guerre d’Israël et Gaza » version locale, afin de remettre la maison sur les rails et situer clairement les responsabilités dans le naufrage actuel.
Aujourd’hui, le football guinéen entre les mains de l’actuelle équipe dirigeante, c’est comme un poisson pourri laissé à l’abandon dans les débarcadères de Conakry : l’odeur est insoutenable, et l’espoir de salut semble bien lointain.
Mamoudou Diabaté » Nani », Journaliste sportif